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de la Religion.

de moïens, dont il pourroit ſe ſervir avec fruit.

Pour reformer les Vices de la Ville, qui ont une ſi grande influence ſur tout le Roïaume, il ſeroit fort utile de faire une Loi, pour ordonner à tous les Cabaretiers de renvoïer leur chalands chez eux, & de fermer leur porte à minuit ; & pour défendre à toute femme, quelle qu’elle pût être de mettre jamais le pied dans un Cabaret, ſous quelque prétexte que ce fût. On comprend facilement, qu’une pareille Loi préviendroit un tres-grand nombre d’Inconveniens, comme Querelles, Débauches, Vols, Maladies infames, & un grand nombre d’autres maux, qu’il eſt inutile de mentionner. Il ſeroit bon même d’enjoindre aux Maîtres de ces maiſons, ſous des peines ſeveres, de ne donner à chaque Compagnie qu’une certaine quantité de boiſſon, & de leur refuſer tout ce qui pourroit les jetter dans des excès.

Je croi qu’il y a à peine dans toute la Chrétienté une ſeule Nation, où toutes ſortes de Fraudes ſont pratiquées dans un auſſi haut degré que chez nous. L’Homme de Robbe, le Negociant, &