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de la Religion.

qu’ils ſont fort dégénérez de leur inſtitution primitive, il faut avouer que jamais aucun Seminaire n’a été plus mal reglé dans un Païs Chrêtien. Si l’on peut y remedier ſans l’interpoſition du pouvoir legiſlatif, c’eſt ce que je ne ſaurois déterminer, faute d’avoir fait des recherches aſſez exactes là-deſſus. Ce que je ſai très-bien, c’eſt que toutes les Nations éclairées ſe ſont acordées, en établiſſant des Seminaires, à obliger la jeuneſſe à l’obſervation exacte de certains devoirs moraux ſur-tout de la Juſtice, de la Temperance, & de la Sageſſe ; & de n’en pas borner les obligations aux Sciences, & aux exercices du corps : au lieu que, chez nous, on ſe moque ouvertement de cette partie eſſentielle d’une bonne éducation.

On me permettra de dire ici, ſans avoir le moindre deſſein de choquer le Clergé, que, par une prévention auſſi commune que pernicieuſe, les Eccleſiaſtiques eux-mêmes détruiſent les Services, qu’ils pouroient rendre à la Religion, & à la Vertu : ils affectent de n’avoir aucun Commerce, ſinon les uns avec les autres, & de ne ſe point meler avec les Laïques ; ils ont leurs Societez