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de la Religion.

ce, y vit à ſa Fantaiſie, & y prend ſes degrès, ſans qu’elle ſoit obligée de faire quelques progrès dans les Siences ; ce qui eſt le plus grand, & le plus pernicieux, de tous les abus. Si l’on ne gagne pas dans les Univerſitez quelques notions du Savoir, & des belles Lettres, il eſt certain qu’on y perd abſolument ſon tems ; puiſque tout ce qui ſert d’ornement à une belle éducation eſt infiniment mieux enſeigné par-tout ailleurs. Le ſéjour, que les jeunes gens y font, ne ſauroit ſervir à les détourner de la route du vice, ou à les éloigner des occaſions de ſe débaucher : ils s’y trouvent enſemble en trop grand nombre, & ils ſont trop Maitres de leurs Actions, pour qu’une ſemblable intention puiſſe promettre la moindre réuſſite.

Cependant, de quelle nature que puiſſent être les abus qui ſe ſont gliſſez dans les Univerſitez, par la négligence, & par la longue ſuite des tems, qui a fait perdre aux anciens Statuts toute leur vigueur, on peut y remedier, par des Ordres ſeveres de la Cour, adreſſez aux Chefs & aux Inſpecteurs des Colléges ; ſans parler ici de l’Autorité particuliere de Sa Majeſté dans quelques-