ne, on pourroit les mettre bientôt dans le plus haut degré de perfection, où elles puiſſent atteindre, dans l’eſprit & dans le cœur de tout un Peuple. La methode m’en paroit ſi aiſée, que, pour la mettre heureuſement en pratique, il ſuffit, à mon avis, d’en donner une idée à ceux qui y ſont le plus intereſſez, par l’Honneur, par le Devoir, & par l’Amour-propre.
Comme il ſeroit abſurde de propoſer des Remedes, avant que d’être aſſeuré qu’il y a des Maladies qui les demandent, & de s’effraïer, ſans être convaincu de quelque danger ; je commencerai par faire voir en general, que la Nation eſt extraordinairement corrompuë, tant par raport à la Religion, que par raport aux Mœurs : enſuite, je tracerai d’une maniere auſſi abregée, qu’il me ſera poſſible, un plan de reforme, à ces deux égards.
Je ſais bien que les Plaintes des Théologiens, ſur la corruption du ſiecle, ne paſſent que pour des Phraſes favorites, deſtituées de ſens ; mais, je ne ſuis nullement de cette opinion : & je croi fort, qu’en comparant ſans partialité les vices de nos compatriotes d’à préſent, avec