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l’Aboliſſement du Chriſtianiſme.

deux générations d’ici, un Hôpital univerſel.

On propoſe encore, comme un Avantage très-conſiderable de l’Abolition du Chriſtianiſme, le gain clair d’un jour de la ſemaine, dont la perte rend à préſent tout le païs moins conſiderable d’un ſeptiéme, pour le Commerce, les Affaires, & les Plaiſirs. On y ajoûte que, par la Religion, le public perd tant d’édifices magnifiques qui ſont entre les mains du Clergé, & dont on pourroit faire des Sales pour la Comedie, des Bourſes, des Halles, des Maiſons de Plaiſir, & d’autres Edifices publics.

On me le pardonnera bien, j’eſpere, ſi je prends la liberté de traiter cet argument de chicane dans les formes. Je veux bien avoüer, qu’il y a eu au tems jadis une coutume parmi nos Concitoïens d’aller tous à l’Eglife, les Dimanches ; & je crois que c’eſt, pour en conſerver la memoire, qu’il y a encore des gens, qui, ce jour-là, ferment leurs Boutiques.

Mais, quel obſtacle imaginable trouve-t-on là-dedans pour les affaires, & pour les plaiſirs ? Eſt-ce un ſi grand malheur, pour les gens qui ſavent vivre,