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LE CONTE

lop, tous les Habitans, Hommes, Femmes, Poliſſons, ſortent pour le voir. Une centaine de Chiens aboïent après lui ; &, s’il en favoriſe les plus hardis d’un coup de fouet, c’eſt plutôt par divertiſſement, que par vengeance : mais, ſi quelque Dogue hargneux l’approche de trop près, un coup de pied accidentel du courſier, qui par-là ne perd pas un pouce de terrain, l’envoïe chez lui boiteux, & à demi-mort. L’application en eſt aiſée à faire[1].

J’en reviens aux Avantures du fameux Jean. Les Lecteurs ſe ſouviendront ſans doute, de l’état, & des diſpoſitions, où je l’ai laiſſé à la fin d’une des précédentes Sections. Ils n’ont qu’à extraire de tout ce que j’en ai dit ci-deſſus une ſuite d’idées, propre à mettre leur eſprit dans la ſituation néceſſaire pour goûter, comme il faut, ce qui va ſuivre.

  1. J’avoue qu’il n’en eſt pas ainſi à mon égard. Le commencement de cette Digreſſion s’entend de reſte : mais, ce Cavalier, qui galoppe par la Ville, qui s’attire les yeux du Peuple, & l’aboiement des Chiens, tout cela eſt un miſtère pour moi ; & j’en laiſſe l’explication aux adeptes, ou aux Commentateurs de profeſſion,