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LE CONTE

hal, & de la Sale de Weſtmunſter[1], en un mot à tous les Habitans de la Grande-Bretagne, qui ſe trouvent à la Cour, à l’Egliſe, à l’Armée, à la Campagne, & dans la Ville ; je les remercie très-humblement, dis-je, du favorable Accueil, qu’ils ont fait à ce divin Traité. Je les aſſure, que leur aprobation, & la bonne opinion, qu’il leur a plu de concevoir de mes petits talens, me touche de la maniere la plus ſenſible ; & que je ſuis prêt à me ſervir de toutes les Facultez de mon ame, pour leur faire voir dans l’occaſion, que l’ingratitude n’eſt pas mon vice.

Que je ſuis heureux encore de faire briller mon Génie, dans un ſiécle ſi fameux pour la félicité que ſe procurent mutuellement les Auteurs & les Libraires, qui ſont à l’heure qu’il eſt les ſeules perſonnes dans la Grande-Bretagne qui ſoient contentes de leur ſort. Demandez à un Auteur, comment a réüſſi ſon dernier Ouvrage ; il dira que, graces à ſon étoile, le Public l’a traité aſſez favorablement, & qu’il n’a pas la moindre raiſon de regretter ſes peines : &, cependant,

  1. Aſſemblées differentes de Savans, & de Beaux-Eſprits.