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LE CONTE

la Guerre eux-mêmes, païent des gens, afin de la faire pour eux. Voilà ce qui entretient dans le Monde les Breteurs, les Braves, les Aſſaſſins de profeſſion, les Avocats, & les Guerriers. La plus grande partie des Metiers ſeroit inutile, dans une Paix perpetuelle. De-là vient que parmi les Brutes, il n’y a ni Forgerons, ni Procureurs, ni Ingenieurs, ni Magiſtrats, ni Chirugiens. Les Brutes, aiant des deſirs fort bornez, ſont incapables de perpetuer la Guerre contre leurs propres eſpeces, & de former des Armées pour les détruire. Ces prérogatives apartiennent à l’Homme ſeul. L’Excellence de la Nature humaine éclatte dans la multitude des deſirs, des paſſions, & des beſoins, dont nous ſommes environnez. L’Auteur ſe propoſe de traiter ce ſujet plus au long dans ſon Panegyrique du Genre-Humain.


Suite du Sommaire de l’Hiſtoire de Martin.




C omment Jean, aiant mis à la place du Vieux Seigneur un de ſes intimes Amis[1], ſe querella de nouveau avec

  1. Cromwel.