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LE CONTE
SECTION VII.
Digreſſion à la louange
des Digreſſions.
Ai entendu parler quelquefois d’une
Iliade dans une Coque de noix[1] ;
mais, je puis dire avoir vu ſouvent
moi-même une Coque de noix dans une Iliade[2]. Il eſt certain, que le genre-humain a reçû de grands avantages de
l’un, & de l’autre ; mais, à laquelle des
deux il a les plus fortes obligations,
c’eſt un problème que j’abandonne aux
curieux, comme très-digne de leurs
doctes Lucubrations. Pour ce qui regarde
la derniere, j’ôſe avancer, que le Monde
ſavant en eſt ſur-tout redevable à la
grande vogue que les Modernes ont donnée
aux Digreſſions. Nos rafinemens en
matiere de ſavoir ſont exactement
paralleles à ceux de notre cuiſine, dont
la delicateſſe, du conſentement unanime
de tous les Palais judicieux, conſiſte