SECTION III.
Digreſſion touchant
Meſſieurs les Critiques.
Uoique juſqu’ici j’aye pris toute
la précaution poſſible, pour ſuivre exactement les regles, & la maniere d’écrire, de nos Illuſtres Modernes,
je me vois cependant, par un tour que
me jouë ma malheureuſe memoire,
dans un égarement, dont il faut que je
me tire, avant que je puiſſe avec bienſéance continuer la tractation de mon ſujet. J’avouë avec honte, que c’eſt
une négligence impardonnable d’y être
entré ſi avant, ſans avoir adreſſé à nos
Seigneurs les Critiques les diſcours uſitez, tant expoſtulatoires, & ſupplicatoires, que déprécatoires.
Pour les en dédommager, je prends ici humblement la hardieſſe de leur preſenter une courte Diſſertation ſur eux-mêmes, & ſur leur art. Je vais en examiner briévement l’Etimologie & la Généalogie, & le conſidérer, tant par rapport à l’état, où il ſe trouvoit autrefois, qu’à