Page:Swift - Le Conte du tonneau - tome 1 - Scheurleer 1732.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
LE CONTE

nétrant. Un Membre diſtingué de notre Societé a publié depuis peu un Abregé de cette excellente Piece[1].

Ces petits échantillons ſuffiſent, pour faire entrer le public dans le goût de tout l’Ouvrage : il occupe à préſent toutes mes penſées, & toutes mes études ; & ſi je puis y mettre la derniere main avant ma mort, je croirai avoir parfaitement bien emploïé les pauvres reſtes d’une vie infortunée.

[2]Helas ! je n’ai pas raiſon d’attendre encore tant de vigueur d’une plume uſée au ſervice de l’Etat, dans des Diſſertations pour & contre, ſur les Conſpirations des Papiſtes, ſur les Loix d’excluſion, ſur l’obéiſſance paſſive, ſur la liberté de conſcience, &c. Je n’ai pas lieu de l’attendre d’une conſcience, qui tombe en lambeaux, & qui montre partout la corde à force d’être retournée ; d’une tête fracaſſée par les coups de

  1. M. Wotton : c’eſt ſon livre ſur le ſavoir ancien & moderne.
  2. C’eſt ici une ſanglante Satyre de pluſieurs Auteurs Mercenaires, dont Londres fourmille, & qui, vendant leur plume au plus offrant, écrivent tantôt pour une Faction, & tantôt pour une autre, & toûjours avec une égale vehémence.