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de le dire à votre maîtresse, quoique vous receviez son argent : cinq guinées pour manier votre gorge, c’est vraiment donné, quoique vous sembliez résister de toutes vos forces ; mais ne lui accordez jamais les dernières faveurs à moins de cent guinées ou d’une rente viagère de vingt livres par an.

Dans une pareille maison, si vous êtes jolie, vous pouvez choisir entre trois amants : le chapelain, l’intendant, et le valet de chambre de mylord. Je vous conseillerai d’abord de faire choix de l’intendant ; mais s’il vous arrive d’être récemment grosse de mylord, il faut vous accommoder du chapelain. Le valet de chambre me plaît le moins des trois, car il est d’ordinaire vain et impertinent une fois qu’il a jeté bas sa livrée ; et s’il manque un grade dans l’armée, ou une place de douanier, il n’a pas d’autre ressource que le grand chemin.

Je dois vous mettre particulièrement en garde contre le fils aîné de mylord : si vous êtes assez adroite, il est à parier que vous pouvez amener le benêt à vous épouser, à faire de vous une lady ; si c’est un simple libertin (et il faut qu’il soit l’un ou l’autre), évitez-le comme Satan ; car il a moins peur de sa mère que mylord de sa femme, et après dix mille promesses, vous n’aurez de lui qu’un gros ventre ou une claque, et probablement tous les deux.

Quand votre maîtresse est malade, et, après une très mauvaise nuit, repose un peu le matin, si un laquais arrive avec un message, pour savoir comment elle va,