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prétexte d’éteindre le feu allumé dans l’appartement de la chère impériale épouse de sa majesté, aurait malicieusement, traîtreusement et diaboliquement, par la décharge de sa vessie, éteint ledit feu allumé dans ledit appartement, étant alors entré dans l’étendue dudit palais impérial.

Article ii.

Que ledit Quinbus Flestrin, ayant amené la flotte royale de Blefuscu dans notre port impérial, et lui ayant été ensuite enjoint par sa majesté impériale de se rendre maître de tous les autres vaisseaux dudit royaume de Blefuscu, et de le réduire à la forme d’une province qui pût être gouvernée par un vice-roi de notre pays, et de faire périr et mourir non seulement tous les gros-boutiens exilés, mais aussi tout le peuple de cet empire qui ne voudrait incessamment quitter l’hérésie gros-boutienne ; ledit Flestrin, comme un traître rebelle à sa très-heureuse impériale majesté, aurait représenté une requête pour être dispensé dudit service, sous le prétexte frivole d’une répugnance de se mêler de contraindre les consciences et d’opprimer la liberté d’un peuple innocent.