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il n’y eut d’opposition que de la part du ministre Skyresh Bolgolam, qui jugea à propos, sans aucun sujet, de se déclarer contre moi ; mais tout le reste du conseil me fut favorable, et l’empereur appuya leur avis. Ce ministre, qui était galbet, c’est-à-dire grand-amiral, avait mérité la confiance de son maître par son habileté dans les affaires ; mais il était d’un esprit aigre et fantasque. Il obtint que les articles touchant les conditions auxquelles je devais être mis en liberté seraient dressés par lui-même. Ces articles me furent apportés par Skyresh Bolgolam en personne, accompagné de deux sous-secrétaires et de plusieurs gens de distinction. On me dit d’en promettre l’observation par serment, prêté d’abord à la façon de mon pays, et ensuite à la manière ordonnée par leurs lois, qui fut de tenir l’orteil de mon pied droit dans ma main gauche, de mettre le doigt du milieu de ma main droite sur le haut de ma tête, et le pouce sur la pointe de mon oreille droite. Mais, comme le lecteur peut être curieux de connaître le style de cette cour et de savoir les articles préliminaires de ma délivrance, j’ai fait une traduction de l’acte entier mot pour mot :

Golbasto momaren eulamé gurdilo shefin mully ully gué, Très-puissant empereur de