quadrupèdes, de serpens, d’oiseaux et de poissons extraordinaires et rares. Mais à quoi cela sert-il ? Le principal but d’un voyageur qui publie la relation de ses voyages ne doit-ce pas être de rendre les hommes de son pays meilleurs et plus sages, et de leur proposer des exemples étrangers soit en bien, soit en mal, pour les exciter à pratiquer la vertu et à fuir le vice ? C’est ce que je me suis proposé dans cet ouvrage, et je crois qu’on doit m’en savoir bon gré.
Je voudrais de tout mon cœur qu’il fût ordonné par une loi qu’avant qu’aucun voyageur publiât la relation de ses voyages il jurerait et ferait serment, en présence du lord grand-chancelier, que tout ce qu’il va faire imprimer est exactement vrai, ou du moins qu’il le croit tel. Le monde ne serait peut-être pas trompé comme il l’est tous les jours. Je donne d’avance mon suffrage pour cette loi, et je consens que mon ouvrage ne soit imprimé qu’après qu’elle aura été dressée.
J’ai parcouru, dans ma jeunesse, un grand nombre de relations avec un plaisir infini ; mais depuis que j’ai vu les choses de mes yeux et par moi-même, je n’ai plus de goût pour cette sorte de lecture ; j’aime mieux lire des romans. Je souhaite que mon lecteur pense comme moi.