tantôt couchés, et tantôt debout sur leurs pattes de derrière : ils sautaient, bondissaient, et grimpaient aux arbres avec l’agilité des écureuils, ayant des griffes aux pattes de devant et de derrière. Les femelles étaient un peu plus petites que les mâles ; elles avaient de forts longs cheveux, et seulement un peu de duvet en plusieurs endroits de leur corps. Leurs mamelles pendaient entre leurs deux pattes de devant, et quelquefois touchaient la terre lorsqu’elles marchaient. Le poil des uns et des autres était de diverses couleurs, brun, rouge, noir et blond. Enfin, dans tous mes voyages je n’avais jamais vu d’animal si difforme et si dégoûtant.
Après les avoir suffisamment considérés, je suivis le grand chemin, dans l’espérance qu’il me conduirait à quelque hutte d’Indien. Ayant un peu marché, je rencontrai au milieu du chemin un de ces animaux qui venait directement à moi. À mon aspect il s’arrêta, fit une infinité de grimaces, et parut me regarder comme une espèce d’animal qui lui était inconnue ; ensuite il s’approcha et leva sur moi sa patte de devant. Je tirai mon sabre et je frappai du plat, ne voulant pas le blesser, de peur d’offenser ceux à qui ces animaux pouvaient appartenir. L’animal, se sentant frappé, se mit à fuir et à crier si haut qu’il attira une quarantaine d’animaux