Page:Swift - Gulliver, traduction Desfontaines, 1832.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de vers, de lettres, de contes et d’autres bagatelles, qui ne prouvent que l’extrême facilité qu’avait le doyen pour écrire. Le septième volume, est une correspondance épistolaire, depuis 1714 jusqu’en 1737, avec son ami Pope et d’autres beaux esprits ou seigneurs d’Angleterre. Le docteur s’est peint dans ses lettres, qui respirent beaucoup de naturel et de sincérité, et même de misanthropie. Il y a encore dans ce volume quelques petits traités, et des pièces qui ne font honneur ni à l’esprit ni aux mœurs du doyen ; outre les écrits répandus dans ce recueil, on attribue à Swift deux pièces singulières, qu’il a désavouées, mais qui sont certainement de lui. La première est le Conte du Tonneau, histoire allégorique et satirique, où, sous le nom de Pierre, qui désigne le pape, de Martin, qui représente Luther, et de Jacques, qui signifie Calvin, l’auteur déchire méchamment la cour de Rome, le luthéranisme et la réforme. On ne peut nier qu’il n’y ait dans cet ouvrage un tour original, des idées neuves et singulières, et qu’il ne soit écrit avec chaleur et énergie ; mais il y a encore plus de détails triviaux, d’allégories basses, d’obscurité, et