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aux expressions sales, grossières et indécentes, qui sont semées dans tous ses écrits. Ses liaisons avec les principaux ministres de la reine, surtout avec le comte d’Oxford, les services qu’il rendit aux toris, qu’il aida de sa plume, lui faisaient espérer quelque grand établissement en Angleterre, ce qui avait toujours été l’objet de son ambition ; mais son caractère caustique, son humeur bizarre, ses emportemens outrés, sa hauteur, son despotisme à l’égard de tous ceux qui vivaient avec lui, la grande idée qu’il avait de ses talens, qui lui faisait croire que tout devait fléchir devant sa supériorité, lui nuisirent encore plus que l’amitié de ses protecteurs ne lui fut utile ; et, malgré ses espérances, la fortune le fixa au doyenné de Saint-Patrice. En 1735 il perdit l’usage de la raison et de la mémoire, et depuis il tomba en enfance, et n’eut que quelques intervalles de raison jusqu’à sa mort, arrivée en 1745. Nous avons de ce docteur un grand nombre d’ouvrages en vers et en prose, dont la plus ample édition est celle de Faulkener, en huit volumes. Ce sont des satires, des épîtres, des lettres, des contes ; et tous ces écrits sont pleins