l’air que je me trémoussai de tout mon corps. Son père m’arracha d’entre ses mains, et en même temps lui donna sur l’oreille gauche un si grand soufflet, qu’il en aurait presque renversé une troupe de cavalerie européenne, et en même temps lui ordonna de se lever de table ; mais, ayant à craindre que le garçon ne gardât quelque ressentiment contre moi, et me souvenant que tous les enfans chez nous sont naturellement méchans à l’égard des oiseaux, des lapins, des petits chats et des petits chiens, je me mis à genoux, et, montrant le garçon au doigt, je me fis entendre à mon maître autant que je pus, et le priai de pardonner à son fils. Le père y consentit, et le garçon reprit sa chaise ; alors je m’avançai jusqu’à lui et lui baisai la main.
Au milieu du dîner, le chat favori de ma maîtresse sauta sur elle. J’entendis derrière moi un bruit ressemblant à celui de douze faiseurs de bas au métier ; et, tournant ma tête, je trouvai que c’était un chat qui miaulait. Il me parut trois fois plus grand qu’un bœuf, comme je le jugeai en voyant sa tête et une de ses pattes, pendant que sa maîtresse lui donnait à manger et lui faisait des caresses. La férocité du visage de cet animal me déconcerta tout-à-fait, quoique je me tinsse au bout le plus éloigné de la