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pliment ce qui n’était qu’un témoignage d’ignorance, et on lui accorda le degré de docteur en 1701. Le chevalier Temple, dont la mère était parente de la femme du jeune docteur, contribua généreusement aux frais de son éducation, et lui témoigna toujours beaucoup d’amitié. C’est de là que naquirent les soupçons ridicules que Swift était son fils. Lorsque ce fameux négociateur se fut retiré à Sheene, où il recevait souvent des visites de Guillaume III, le docteur se trouva à portée de converser avec ce monarque, qui lui offrit une place de capitaine de cavalerie ; mais Swift s’était décidé pour l’état ecclésiastique, et, étant retourné en Irlande, il prit possession d’un bénéfice de 2000 livres de revenu, dont il se défit bientôt après pour rejoindre le chevalier Temple, qui, à sa mort, lui fit un legs, et le chargea de mettre au jour ses ouvrages posthumes. En 1716 il épousa une demoiselle nommée Johnson, fille de l’intendant du chevalier, laquelle il a célébrée sous le nom de Stella dans ses ouvrages. Quoique cette demoiselle joignît à tous les avantages de la figure ceux de l’esprit et les qualités du cœur, elle ne put jamais obtenir de son bizarre époux