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solitude.


XXXIX.

PRIÈRE.



Je joins les mains comme un enfant.
Humble, je m’agenouille et prie.
Dieu m’a brisée et, triomphant,
Le Dieu d’amour se glorifie
D’avoir brisé mon cœur d’enfant.
Faut-il que je l’en remercie ?
Non ! non ! je crie
Et je lui montre ma douleur.

Toi qui peux tout, vois ma détresse !
On m’a dit que ta main qui blesse
Verse le baume et la caresse
Sur la brisure de mon cœur.
Je n’entends rien aux lois étranges
Que, pour nous transmuer en anges,
Tu proclamas, Dieu qu’on dit bon
Et je ne sais de quoi te demander pardon.