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solitude.

XXXVIII.

VIERGE SAGE.

Pour Melitta.


Enfant pure aux yeux d’ange en exil, vierge sage,
Tu prends mon cœur brûlant dans tes mains curieuses,
Comme un petit enfant qui regarde une image
Et tu vois mon cœur plein de flammes douloureuses.

Et tu souffles en vain pour que le feu s’éteigne.
Ton haleine l’attise, ô vierge froide et fière !
J’ai peur pour toi, j’ai peur que la flamme n’étreigne
Tes mains d’enfant, tes mains faites pour la prière ;

D’effroi tu laisseras tomber, ô vierge pure !
Mon cœur brûlant d’amour de tes mains entr’ouvertes
Et tu les rempliras, pour guérir la brûlure,
De lys immaculés, de fraîches palmes vertes.

Et quand viendra la nuit, ô bonne vierge sage !
Tu verseras de l’huile en ta lampe de fête,
Pour que l’Epoux divin te salue au passage,
Te louant d’être là, d’être fidèle et prête.