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hélène swarth.

XXV.

SEULE.


 Ma bouche est une fleur d’écarlate azalée,
Par le soleil d’amour brûlée.

Mon front rayé par les épines de douleur
A perdu sa fraîche candeur.

Mes prunelles en pleurs sont deux pâles pervenches,
Sous l’averse et l’ombre des branches.

Mon pas léger, courant alerte vers l’amour,
Est las et triste, grave et lourd.

Mes mains soyeuses pour les joyeuses caresses,
Retombent vides, sans tendresse.

Et mes oreilles qui buvaient la chère voix
N’écoutent plus que l’Autrefois.