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hélène swarth.


XXIV.

L’INACCESSIBLE.



La Lune dans le ciel qui rêve
Pâlit le sable de la dune.
L’Océan palpite et s’élève
Sous le regard bleu de la lune.

L’Océan, comme un vil esclave
Amoureux d’une blanche reine,
S’élance en mordant son entrave
Vers la Lune froide et sereine.

Au vil esclave qu’elle enivre,
Comme une aumône triomphale,
L’inaccessible reine livre
Le reflet de sa beauté pâle.

Ecumant de rage amoureuse,
Il rugit, se lève et retombe.
Avec de longs sanglots il creuse
Un lit profond comme une tombe.