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regrets.

XXVI.

L’ESCLAVE.


Mon âme est la tremblante esclave
Qui, prosternée, embaume et lave
D’extase et de douleur suave
Les pieds d’argile de son dieu,
Enguirlandant de passiflores
Et de roses multicolores
Les pieds d’argile de son dieu.

Prêtresse aux bras ardents et pâles,
Aux sanglots longs comme des râles,
Qui fait tournoyer en spirales
L’encens comme un nuage bleu,
Pour que la foi qui s’exaspère,
Sans voir ce qui la désespère,
Adore encor son pauvre dieu.