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hélène swarth.

CXVIII.

DIS MOI TA PEINE…


Dis-moi ta peine, car je t’aime,
Dis-moi ta peine, car j’en meurs.
Je recevrai comme un baptême
Le sel et l’onde de tes pleurs.

Je t’ai cherché toute ma vie,
Sous l’aubépine et les lilas,
Dans les blés d’or que le vent plie,
Parmi les sombres dahlias.

Un soir, dans la forêt d’automne,
J’ai rencontré l’ami divin.
Le vent gémit, l’orage tonne,
Mais j’ai trouvé l’amour enfin.

Si tu ne veux sceller ma bouche
Du sceau brûlant de ton baiser,
Donne ta main que je la touche,
Laisse mon front s’y reposer.