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hélène swarth.


J’aurais ma robe des dimanches,
Souple et douce au toucher comme un calice frais
D’églantine ou de rose blanche.
Et, pour mieux regarder le ciel joyeux et doux
À travers les frissons des branches remuées,
Tu poserais la tête, enfant, sur mes genoux,
Je suivrais ton regard perdu dans les nuées.
Et, quand tu serais las,
Je t’ouvrirais les bras
Et, tes cils sur ma joue et ton haleine pure
Sur ma tempe, en ma chevelure,
Enfant, tu dormirais un peu.
Et, pendant ton sommeil, je prierais le bon Dieu
De te bénir et, d’un doux geste,
Pour que tu ne t’éveilles pas,
Je lèverais au bleu céleste
La ferveur pure de mes bras.

Cher, nous aurions été toi, Paul, moi, Virginie,
Tout innocence et tout amour,
Et nos cœurs, exaltés, en extase infinie,
Auraient fait l’un pour l’autre un bonheur de la vie,
Joyeux, loyaux — et pour toujours.