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rêves d’automne.

CVI.

DANS LES BOIS.


Oh ! je voudrais t’avoir connu,
Petit garçon fier et gracile,
Le duvet de ta joue et ton coeur ingénu,
Ta bouche rose et puérile,
Ta voix franche et le regard bon
De tes yeux clairs bleu-de-pervenche,
Ton front pur sous tes cheveux blonds,
Ton âme blanche.
Nous aurions fui les jeux brutaux
Des bruyants enfants du village,
Pour cueillir des coquelicots,
Des bleuets et du tussilage.
J’aurais sur mes cheveux bouclés
Un chapeau large, en auréole.
Nous irions dans les bois mouillés,
Où l’oiseau gazouille et s’envole.
Tu saurais le chemin, bien loin, dans les forêts.