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hélène swarth.


Bel Été de la Saint-Martin,
Aux yeux câlins bleu-de-matin,
Ta voix gazouille,
Mais j’aspire une odeur de mort
Dans les feuillages roux que mord
La morne rouille.

Bel Été de la Saint-Martin,
Enfant joyeux, bambin mutin
Qu’amour amuse,
Les fils d’argent dans mes cheveux,
Respecte-les, car je ne veux
Qu’espoir m’abuse.

Bel Été de la Saint-Martin,
Jouant des tours comme un lutin,
Fou de lumière,
Viens t’endormir sur mes genoux.
Je sais des mots calmants et doux,
Comme une mère.

Bel Été de la Saint-Martin,
L’amant suprême qui m’étreint,
L’Hiver est proche.
N’entends-tu pas, dans le lointain,
Résonner le dolent tin-tin
De cette cloche ?