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rêves d’automne.

LXXXI.

DOUTE


Je ne suis plus l’enfant qu’un beau rêve console,
Je ne crois plus mon cœur, je sais trop bien qu’il ment.
Du feu de son désir a jailli l’auréole
Autour du front sacré de l’Idéal Amant.

Je ne suis plus l’enfant parant l’idole blanche
Des roses de l’amour et des lys de la foi.
Du lac voluptueux d’extase à demi franche
Surgit le doute amer : — Amour, est-ce bien toi ?

Je ne suis plus l’enfant, mais je demeure encore
Le poète naïf épris du lointain bleu. —
Et qu’importe, ô mon cœur ! quelle idole j’adore,
Puisque j’adore en toute une image du dieu ?