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rêves d’automne.

LXXV.

FLEUR D’ESPOIR.


La floraison des phlox et des roses-trémières
A fait éclore en moi la fleur de mon espoir,
L’étrange fleur d’automne aux senteurs printanières,
Eployant sa corolle en les rougeurs du soir.

Pourprée et veloutée ainsi qu’une amaranthe,
Sombre et douce au toucher comme un dahlia noir,
La fleur étrange exhale une haleine grisante.
Comme une autre à l’aurore, elle éclôt vers le soir.

Mieux vaut, ma fleur d’espoir, que la brise t’effeuille,
Car l’Aimé qui passa n’a pas voulu te voir.
À quoi bon ta senteur ? ne crois pas qu’il te cueille.
La nuit tombe et la mort plane dans l’air du soir.