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hélène swarth.

LXXIV.

BLÉS FAUCHÉS.


Senteurs des blés fauchés, odeurs des fleurs des fèves,
Mélodie en mineur des brises dans les bois,
Ne me rendrez-vous pas la douceur de mes rêves
Et les voluptueux frissons de mes émois ?

Dans les champs blonds d’avoine, en silence et farouche,
J’erre et mon cœur dolent me pèse et bat trop fort.
Le vent baise mon front, je sens brûler ma bouche.
Que faire de mon âme en attendant la mort ?

Que faire de mon cœur si tu ne veux le prendre,
De mes sanglots d’amour et de ma bouche en feu,
Si tes yeux de lumière et ton sourire tendre
Et ton baiser divin ne me font croire en Dieu ?