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rêves d’automne.

LXVI.

CHANSON TRISTE

Mon ami s’en est allé
Sur la mer profonde.
Rien ne peut me consoler.
C’est la fin du monde.

Je voudrais — mes yeux sont lourds,
Ma peine est trop forte —
Dormir sans rêve, à toujours,
Apaisée et morte.

Doux ami, tu reviendras,
Entre en ma demeure.
Je n’ouvrirai pas les bras
À ton cœur qui pleure.

Tu sèmeras mon lit blanc
De lys et de roses,
Tu baiseras lentement
Mes paupières closes.