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hélène swarth.

Et je croirais te reconnaître,
Du fond d’un rêve où tu m’aimais.
Je laisserais tomber la rose,
Cueillie au treillis du balcon,
Et tu prendrais, joyeux et rose,
Mon premier don.
Tu baiserais la fleur éclose,
Mon cœur tressaillerait d’un bond.
Et je saurais que, dans l’église,
Mon doux amour pour mon Sauveur
M’ouvrait le cœur pour que m’élise
L’aimé qui donne le bonheur.
Tu baiserais mon âme éclose
Avec tes yeux fervents et bleus.
Je voilerais ma bouche rose
Avec les flots de mes cheveux.
Mais tu verrais fleurir mon âme
Et, dans mes yeux,
Tous mes aveux,
Comme, en un soir d’or et de flamme,
On voit des anges dans les cieux.