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rêves d’automne.

XXVII.

LE VIN DOUX DE L’AUTOMNE.


Le vin doux de l’Automne emplit mon cœur d’extase.
Élargis-toi, mon cœur, pour recevoir le vin
Que te verse en riant — vois déborder le vase ! —
L’Automne aux yeux troublants, au sourire divin.

Mon cœur est plein d’ivresse et fait chanter mes lèvres.
Je l’enguirlande en vain des feuillages mourants.
Leur rouge or odorant n’exhale que des fièvres
Et j’y brûle mes doigts humides et tremblants.

Mets la main sur mon cœur, j’ai trop peur qu’il n’éclate,
Sens le vin de l’Automne y fermenter trop fort,
Délace tendrement le feuillage écarlate.
Oh ! la dernière extase !… et demain c’est la mort.