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hélène swarth.

V.

PHAON ENTRA.


Comme les longs accords d’un orgue pathétique
Les grands souffles du vent chantaient dans la forêt
Par la fenêtre entrait l’ombre chaude et mystique.
Et l’automne odorait. Et mon cœur adorait.

Lors, svelte et pâle et tel qu’un prince de légende,
Les mains pleines de fleurs, de grands lys du Japon,
Blancs et tachés de pourpre, en arômale offrande,
Dans l’ombre de la chambre entra le beau Phaon.

Et je ne sais pourquoi tout-à-coup me rappelle
L’haleine des pins noirs balancés par le vent
Le beau Phaon, pourquoi l’étrange odeur s’y mêle
Des grands lys du Japon, comme un regret fervent.