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souvenances.

IV.

AU NOM DU SOUVENIR.


Donne tes yeux, donne tes mains, donne tes lèvres,
Au nom cher et sacré du lointain souvenir.
Nos lèvres n’auront plus la brûlure des fièvres,
Plus chastes que des fleurs nos mains pourront s’unir.

Donne tes yeux, donne tes mains, donne ta bouche,
Au nom cher et sacré du lointain souvenir.
Plus maternelle enfin, plus tendre, et moins farouche,
Je ne désire plus qu’aimer et que bénir.

Donne tes mains, donne tes yeux, donne ton âme,
Au nom du rêve et des désirs inapaisés
Et laissons dans l’ultime et douloureuse flamme
Pleuvoir très-doucement nos pleurs et nos baisers.