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solitude.

LI.

L’AMOUR ET LA MORT.


J’ai rêvé de la Mort dans les bras de l’Amour.
— « Ô Mort ! voici mon cœur, plus profond que la mer.
Le nectar du baiser m’est comme un fiel amer.
Je veux tes grands yeux d’ombre et tes bras de velours. »

J’ai rêvé de l’Amour dans les bras de la Mort.
— « Non ! j’ai peur de l’enfer des vœux inapaisés,
Des larmes dans la nuit, du regret des baisers.
Je n’ai pas bu mon sort jusqu’à la lie encor. »

Dans les bras de la Mort j’ai sangloté si fort
Qu’elle a dû dénouer ses doux bras de velours.
J’ai rêvé de la Mort dans les bras de l’Amour,
J’ai rêvé de l’Amour dans les bras de la Mort.