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solitude.

XLVIII.

RÉVEIL RÊVÉ.


Comme d’une onde sombre un nénuphar émerge,
Oh ! m’éveiller à l’aube avec une âme vierge,
M’éveiller pour sourire et pour cueillir des fleurs
Et chanter des chansons qui ne soient pas des pleurs,
Les yeux encore emplis de rêves blancs et calmes,
Où des anges passaient en remuant des palmes
Et rencontrer l’Amour au détour du chemin
Et mettre ingénument ma main pure en sa main
Et cueillir des baisers et courir vers la joie
Et savourer l’extase où tout l’être se noie,
Au lieu d’aller, rêvant d’autrefois et d’ailleurs,
Mêler au sel des flots l’âpre sel de mes pleurs !