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hélène swarth.

XLII.

AVANT L’ORAGE.


Dans l’ombre des cyprès, pétale par pétale,
S’effeuille la pâleur des roses de Bengale.
Et sous le ciel fermé, douloureusement blanc,
Couvant l’orage, plane un lourd parfum troublant,
Haleine de jasmins, de sureaux et de roses
Qui fait jaillir des pleurs sous mes paupières closes
Et palpiter d’émoi mon faible cœur lassé.
En l’odeur de ces fleurs j’aspire le passé,
Rêve angélique, extase et larmes, douce attente
De l’âme-sœur promise à mon âme dolente,
Espoir qui me faisait tressaillir et pâlir —
« Oh ! celui que j’attends ne va-t-il pas venir ? »