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ne leur a pas donné le plus petit signe de… vie. Quel événement s’il parvenait à… prouver sa flamme à la nouvelle venue ! Il faut aller voir ça !!! Et la première en tête colle son œil à la fente, mais elle pousse aussitôt une exclamation étouffée.

— Le… le… l’eunuque, bégaie-t-elle en hindoustani, l’ennuque qui…

Mais ses compagnes ne l’écoutent pas… Chacune veut voir… et chaque fois ce sont des exclamations, des étonnements sans borne… une effervescence inouïe règne dans le groupe parfumé,

— Il faut y aller ! décide enfin la plus hardie, j’en veux aussi, moi !!

— Moi aussi ! moi aussi ! il faut y aller, répondent-elles toutes en se ruant sur la porte qui cède, et les voici tournant, déchaînées autour de Michette et l’eunuque sans souci du maharajah étendu sur le tapis.

— À moi ! À moi, maintenant !! crient-elles toutes, assez assez pour la Parisienne, à mon tour !

— Non, c’est à mon tour !

— Non, non ! À moi d’abord !

— Beau chef, prends-moi !

— Laisse tomber cette bique de Pourgagha…

— Une bique… Moi ! Répète un peu, vieille guenon !

— Si tu ne me laisses pas passer, je t’arrache les yeux ! etc., etc… Ces aménités se croisent avec grâce et bientôt la mêlée devient furieuse et générale, les chevelures restées longues sont malmenées avec une férocité qui n’a d’égale que les vociférations des combattantes. Cet intermède laisse à Michette et à l’ennuque Salim une tranquillité relative qui leur permet de revêtir promptement leurs vêtements. Puis l’homme de bronze souffle à l’oreille de Michette :

— Si on filait ? ! Je suis brûlé ici maintenant et je ne veux plus te voir dans ce b…c là ! ! Regagnons Panam.