avec cette Abbaye-au-Bois, dont les tilleuls sentaient si bon, quand nous passions dessous, au mois de juin ?
— Hélas, pauvre Abbaye-au-Bois ; et pauvre couvent des Oiseaux… Ils ont été « utilisés » pour enrichir des gens…
— Et Montmartre ! Alors, ça c’est la désolation. Voilà une charmante petite ville au-dessus de la grande, qui, en pleine paix — sans aucune raison militaire ! — a été rasée, dynamitée, éventrée… Tenez, il y a, par exemple, une chose qui me ravit à présent ; c’est quand je vois ces grands plâtras d’immeubles neufs, plantés effrontément sur les anciens jardinets, menaçant déjà ruine, à cause du sol trop spongieux de Montmartre ; un de ces jours, ils vont s’affaler avec leurs téléphones, minuteries, ascenseurs… C’est peut-être ça qui sauvera partiellement Montmartre ; mais pour l’île Saint-Louis et le quartier Saint-Séverin, il est trop tard… Quelle sale époque de mercantilisme et de dévastation que la nôtre !…
— Oui… Cependant, Barral…. » Je me rencogne sur ma banquette de moleskine et me verse une seconde tasse de chocolat, heureuse d’avoir retrouvé les vieilles discussions d’antan avec Barral, qui n’était jamais de mon avis…