Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/162

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 152 —

grand artiste, qui, revenu à Paris en réforme temporaire, a rapporté de Bulgarie et de Serbie des croquis extraordinaires, admirables, qui vont garnir une salle spéciale à l’Exposition de l’Humour Français, dont il est le vice-président. Six lignes sur lui, d’ailleurs ; et vingt lignes au moins sur son « admirable femme », dont le salon littéraire a tant contribué, à maintenir ïe moral de Paris, pendant les jours d’épreuve ; et sur sa fille, la charmante Mlle Colette Barral, qui affronte avec succès les examens de l’École des Chartes… La femme et la fille de Barral !… Je reste songeuse ; un peu agacée aussi…

« Il paraît que sa femme l’embête bien, remarque Estelle. Elle fait un chichi de tous les diables…

— Ça m’en a l’air ! Alors, il est à Paris ? j’aimerais bien le revoir…

— Mais oui, vous devriez y aller… voyez : on dit : « son ravissant petit hôtel de l’avenue du Président-Wilson », où est-ce donc ça ?… ah ! mais parbleu ! c’est l’avenue du Trocadéro !

— … Et puis, non ; si je dois tomber sur la femme poseuse et la jeune fille phénomène, ça ne me dit rien. Pourquoi ne m’a-t-il jamais écrit, d’ailleurs ? Je lui avais envoyé une carte de Copenhague ; il n’y a pas seulement répondu… C’est trop bête aussi !