— Rue de l’Abreuvoir ? c’est près du Moulin de la Galette ?
— Non, c’est… de l’autre côté… Il faudra venir me voir, dites donc ; on causera des copains d’autrefois… Ah ! l’animal ! il bouge sans arrêter !
— Je ne demande pas mieux ; quel est votre numéro ?
— Mon numéro ?… c’est le 35… Cette fois, je crois que c’est pas mal…
— Très bien, même ; d’ailleurs, ce que vous faites se compose admirablement… »
Il ne m’écoute plus ; c’est inutile de continuer. Une petite pluie glaciale en vaporisateur me pique les joues… Je tends la main à Cardoc :
« Allons, au revoir, Cardoc ; je viendrai après-demain, vers 3 heures, voir votre atelier…
— C’est ça ! au revoir, Mademoiselle… »
Je m’éloigne en hâte à travers les mares de boue. Cardoc reste toujours immobile, le dos attentif et courbé, sous la neige fondue qui commence à cingler…