Page:Suzanne de Callias La malle au camphre 1919.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée

Aucun annuaire, aucun catalogue d’exposition, n’a pu me donner l’adresse de Pierre Cardoc, que Charlette ignore également. (Elle a pu me dire que Marcel Barral, officier de réserve, doit être en Orient pour le moment.) Au petit bonheur, j’ai pris le métro qui m’a conduit boulevard Arago. Là, j’ai erré aux alentours de la rue de la Glacière ; rien ne m’indique plus la cité de jadis. Les boutiquiers du quartier me disent que tout cela a été bien transformé depuis vingt ans…

Ah ! oui, il est transformé ce quartier des Gobelins ! Où est la Bièvre ? On l’a happée, cachée sous terre ; elle faisait honte à la grande ville… On a saccagé la charmante ruelle des Reculettes, qui dégringole raide comme un chemin de montagne et se terminait sous une arche si amusante ; on a donné comme voisins aux maisons champêtres à voûtes et à portes Louis XVI, dont il subsiste de timides échantillons, des immeubles tout blancs, prétentieusement miteux, qui offrent, réduites à des dimensions de tiroirs, les salles de bains, vérandas, galeries éclairées