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IMAM-ZADÉ NEÏZAN. (Voyez p. 65.)


IV

Arrivée à Bouchyr. — Mohammereh, son origine, ses différents avatars. — Le Karoun. — Ahwaz. — Champs de bataille de Waïs et de Bend-Akhil. — Chouster.


31 janvier. — Bouchyr. — Nous avons quitté l’Assyria par un temps épouvantable. La barque du pilote tira des bordées pendant plus de deux heures ; elle atteignit enfin la ville, qu’on n’apercevait pas à cent mètres de distance, tant la pluie tombait drue et serrée. Mouillés comme des marsouins, nous fûmes recueillis dans le poste des douaniers, puis remis aux mains de quelques soldats. Ces vaillants nous guidèrent jusqu’au logis préparé par les soins du gouverneur. Je connais cet immeuble pour l’avoir déjà habité. Elle est toujours charmante, ma maison, avec ses tentes de coutil drapées devant les grandes baies, ses boiseries découpées, ses bouquets de palmiers verts qui masquent les lézardes de la façade. Et je ne paye ni impôts ni réparations locatives.

Excepté le soleil, tout nous sourit depuis notre débarquement. Le gouverneur fit complimenter Marcel dès son arrivée ; le naïeb, chargé de ce soin, s’empressa de nous apprendre que son maître tenait les firmans royaux à la disposition du chef de la mission. Il apportait, avec les salams officiels, une excellente lettre du docteur Tholozan. Les dernières difficultés sont résolues ; que Dieu protège nos travaux !

J’ai revu l’aimable famille du colonel Ross, les frères Malcolm et les agents de la maison Hotz.

L’ancien gouverneur a disparu. Peu de temps après notre départ, la population de Bouchyr, lasse de lui payer des impôts exorbitants, se mutina et mit le siège devant le palais. Mirza Moustofi Nizam prit la fuite, déguisé en pêcheur — grandeur et décadence, — mais ses bagages furent saccagés et pillés. Depuis cette époque, le