aujourd’hui que des tristesses au cœur ! Je me trouve le plus malheureux des malheureux qui vivotent sous cette belle calotte céleste que l’Éternel a brillantée de ses mains puissantes !
Des fêtes !… c’est une triste litanie que j’ai à t’envoyer.
Mon père, en revenant du mariage de Laurence (il avait été célébré à Paris), a eu dans sa voiture l’œil gauche déchiré par le fouet de Louis, triste présage… le fouet de Louis toucher à cette belle vieillesse, notre joie et notre orgueil à tous ! Le cœur saigne ! On a cru d’abord le mal plus grand qu’il n’est heureusement ! Le calme apparent de mon père me faisait peine, j’aurais préféré des plaintes, je me serais figuré que des plaintes l’auraient soulagé ! mais il est si fier, à bon droit, de sa force morale, que je n’osais même le consoler, et la douleur du vieillard fait autant souffrir que celle d’une femme !
Je ne pouvais ni penser ni travailler, il faut pourtant écrire, écrire tous les jours pour conquérir l’indépendance qu’on me refuse ! Essayer de devenir libre à coups de romans, et quels romans ! Ah ! Laure, quelle chute de mes projets de gloire !
Avec quinze cents francs de rente assurés, je pourrais travailler à ma célébrité, mais il faut le