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tretient sans cesse avec de continuelles alternatives d’espérance ou d’inquiétude. Je les supprime comme redites.

De graves pensées se mêlent déjà dans ses lettres à sa juvénile gaieté :

« J’ai abandonné le jardin des Plantes pour le Père-Lachaise. Le jardin des Plantes est trop triste. Je trouve dans mes promenades au Père-Lachaise de bonnes grosses réflexions inspiratrices, et j’y fais des études de douleur utiles pour Cromwell ; la douleur vraie est si difficile à peindre, il faut tant de simplicité !

Décidément, il n’y a de belles épitaphes que celles-ci : La Fontaine, Masséna, Molière. Un seul nom qui dit tout et qui fait rêver !… »

Et il rêve aux grands hommes, il s’attendrit sur ceux qui furent victimes du vulgaire qui ne comprit ni leurs idées, ni leurs actions, ni leurs œuvres. Il conclut :

« Que la biographie des grands hommes sera en tout temps la consolation de la médiocrité. »

Il se plaît particulièrement sur la hauteur d’où l’on découvre tout Paris, où son Ras-