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balzac

« Ah ! sœur, que j’ai de tourments ! Je ferai une pétition au pape pour la première niche de martyr vacante ! Je viens de découvrir à mon régicide un défaut de conformation et il fourmille de mauvais vers ! Je suis aujourd’hui un vrai Pater dolorosa. Si je suis un misérable rimailleur, il faut se pendre ! Je ressemble, avec ma pauvre tragédie, à Perrette au pot au lait, et ma comparaison ne sera peut-être que trop réelle !… Il faut pourtant réussir cette œuvre, et, coûte que coûte, avoir quelque chose de fini quand maman me demandera compte de mon temps ! Je passe les nuits au travail ; ne lui en dis rien, car elle s’inquiéterait. Quelles peines donnent l’amour de la gloire ! Vivent les épiciers, morbleu ! ils vendent tout le jour, comptent le soir leur gain, se délectent de temps à autre à quelque affreux mélodrame, et les voilà heureux !… Oui, mais ils passent leur temps entre le gruyère et le savon. Vivent plutôt les gens de lettres ; oui, mais ils sont tous gueux d’argent et seulement riches de morgue. Bah ! laissons faire les uns et les autres, et vive tout le monde !

Voici l’état de situation que tu demandes :

beaux-arts.

La musique me manque !… Tu me parles peinture, méchante ! Comment veux-tu que je me per-