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ma gloire rejaillir sur vous tous ! Quel bonheur de vaincre l’oubli, d’illustrer encore le nom de Balzac ! À ces pensées, mon sang bouillonne ! Lorsque je tiens une belle idée, il me semble entendre ta voix qui me dit : « Allons, courage ! »

Je me délasse en croquignolant Stella, un gentil petit roman.

J’ai décidément abandonné mon opéra-comique. Je ne puis trouver un compositeur dans mon trou, je ne dois pas d’ailleurs écrire pour le goût actuel, mais faire comme ont fait les Racine et les Corneille, travailler comme eux pour la postérité !… Le second acte, au surplus, était faible, et le premier trop brillant de musique. (Trop brillant de musique ! le caractère de l’homme est dans ces quatre mots ; il voyait, il entendait cet opéra !…) Et réfléchir pour réfléchir, j’aime mieux réfléchir sur Cromwell. Mais il entre ordinairement deux mille vers dans une tragédie, juge que de réflexions !… Plains-moi. Que dis-je ? Non, ne me plains pas, car je suis heureux : envie-moi plutôt, et pense à moi souvent. »

Ses espérances étaient parfois mêlées d’inquiétude. Voici une de ses lettres où il les exprime :